Cette oeuvre a été réalisée en collaboration avec Lucas Tortolano.
LA MARIÉE IRA MAL (2024), 300 x 200 cm, acrylique sur tissu, broderies de perles et de sequins, fourrure synthétique, impression textile sur organza et velours. Cette œuvre a été réalisée à l’occasion de l’exposition I hit you with a Flower (2024) au Stedelijk Museum Schiedam, aux Pays-Bas.
L’œuvre se déploie dans un cadre en satin de soie, dont la structure résonnent avec les immenses tableaux du Louvre. Ce choix de cadre évoque le luxe et le kitsch, comme un drap de lit somptueux, ou encore un coussin d’alliances, objet emblématique de l’union conjugale. Il devient un écrin dans lequel se niche un couple manucuré et allongé dans un champ de fleurs hybrides.
Son titre est un palindrome et peut être lu dans les deux sens. Il offre une dimension double à l’œuvre, à la fois en termes de structure que de signification.
LA MARIÉE IRA MAL s’inspire de plusieurs grands classiques de la peinture, notamment Le déjeuner sur l’herbe (1863) de Manet, Le Jardin d’Eden (1615) de Rubens et La Grande Odalisque (1814) d’Ingres. Ces œuvres sont des icônes du nu et de la représentation de la femme dans l’art occidental. Cependant, Richard et Lucas détournent ces références avec ironie et une intention subversive. Leur démarche rappelle celle de l’artiste Henrik Olesen, qui, dans son atlas Some Faggy Gestures (2008), catégorise des figures de l’histoire de l’art sous le prisme des stéréotypes LGBTQIA+. De la même manière, Richard et Lucas réinterprètent ces codes pour les faire résonner avec une réalité plus contemporaine et inclusive.
Cette pièce interroge l’union en dehors des cadres traditionnels et souligne les contradictions dans les représentations sociales. LA MARIÉE IRA MAL met en lumière des formes d’amour et de désir marginalisées, tout en jouant avec l’histoire, l’esthétique et les conventions sociales.